L'autobiographie restaurative :
sublimer pour vous libérer

« L’écriture autobiographique est fondamentalement réparatrice. Elle suppose au départ un consentement à soi, qui exclut l’éventualité d’un bilan vraiment négatif. Et procure, à l’arrivée, le sentiment d’avoir repris en main sa destinée, d’en avoir démêlé les fils, réglé les comptes, d’en être devenu l’auteur. »

Je propose la démarche autobiographique comme une démarche de restauration, pour toute personne qui au cours de son parcours de reconstruction ressent le besoin de dire et de témoigner.

Le but principal de l’autobiographie réparatrice n’est pas d’oublier, mais d’écrire symboliquement le traumatisme dans une histoire. Avec un commencement, un milieu et une fin, le récit de vie doit permettre au narrateur d’aller librement vers ce souvenir sans que celui-ci s’impose à lui.

L’utilisation de l’autobiographie réparatrice pourra dès lors s’appréhender comme un processus :

  • Libérateur, sous une forme de récit cathartique : le narrateur ressent le besoin de tout dire, tout écrire, pour se libérer d’un affect encore attaché au souvenir traumatique,
  • De reconstruction, sous une forme de récit thérapeutique : le narrateur souhaite élaborer son récit de vie pour le transformer et amorce ainsi un mécanisme de sublimation.


Dans le cadre d’un parcours de reconstruction, l’autobiographie réparatrice permet de réorganiser et de rassembler des fragments de vie qui continuent de peser sur la vie du narrateur. Déposer le vécu au sein d’un livre permet de s’alléger, de se vider d’un poids, et ainsi de laisser place à la vie.


L’autobiographie réparatrice peut vous être bénéfique si :

  • Vous ressentez le besoin de témoigner de votre récit de vie afin de sensibiliser un public.
  • Vous ressentez le besoin de structurer votre pensée, de rassembler et d’organiser des moments de vie pour donner un sens à votre vécu.
  • Vous souhaitez vous libérer et enfin oser dire.

« J’avais besoin de mettre des mots sur ce que j’avais vécu, et de le cloisonner dans un bouquin. Il fallait que j’en fasse quelque chose de bien. » 

« Je voulais laisser une trace de mon vécu, pour que tout le monde sache, et pour montrer qu’on peut se réparer. » 

« Je me suis vidé l’esprit, j’ai dit tout ce que j’avais à dire. » 

Extraits de récits de vie

Joseph, 69 ans

« Dans notre culture, et surtout pour mon père, la taille de la famille était une preuve de force et inspirait le respect. Plus on est nombreux, plus on est forts. Et nous étions devenus les plus forts du village. »

Mon père m’a toujours dit « Nous sommes un peuple nomade. Nous n’avons fait que nous déplacer au gré des batailles. Tu as eu beaucoup de chance jusqu’à maintenant, mais la situation politique est en train de changer. Tu devrais partir. » Alors je l’ai écouté et j’ai quitté le pays. C’était la guerre, et les contrôles s’enchaînaient sur présentation de la carte d’identité. Moi, pour éviter les ennuis, je l’ai mangé, ma carte.

27/10/2021

Eva, 32 ans

« Ma mère m’a toujours dit que j’étais une petite fille gaie, souriante, animée d’une certaine joie de vivre. Avant. Avant que je devienne triste et renfermée, sans qu’elle ne puisse l’expliquer. »

Les règles de ce jeu étaient simples et toutes dictées : « tu vas sortir de la pièce et faire comme si rien ne s’était passé ».

1, 2, 3 Roi du silence !

Je n’ai pas eu le temps de réaliser. J’étais déjà dehors, dans ce jardin, au milieu des adultes. Faire comme si de rien n’était. Ne rien dire. Ne pas croiser de regards.

Apprendre, si vite et de façon si ancrée par la suite, à porter un masque et à faire semblant.

05/11/2021