Nous ne sommes pas qu’un.

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Vous pensez que la démarche autobiographique n’est pas faite pour vous ? Que vous êtes trop jeune pour écrire vos mémoires ? Mettons les choses au clair !

Ecrire ne signifie pas mourir !

Lorsqu’un projet autobiographique se dessine, quasi systématiquement, la même question se pose : suis-je vraiment arrivé au bout de mon histoire ?

Cette semaine encore, une personne à qui j’expliquais le métier de biographe et ma façon de mettre de mots sur des maux, m’a répondu « Je n’ai pas encore l’âge d’écrire mon histoire ».

Sous-entendu, je ne veux pas symboliquement mettre un point final à mon livre, car il me reste encore de nombreuses choses à vivre. Sous-entendu de sous-entendu : l’autobiographie est faite pour les plus âgés !

Je le répète ici haut et fort : écrire son histoire ne signifie pas y mettre un terme !

Quelle histoire écrire ?

D’abord, parce qu’il convient d’identifier l’histoire, parmi toute celle que nous avons vécue et vivons encore, que nous souhaitons retranscrire.

Nous sommes tous la somme de toutes les histoires que nous vivons en parallèle, parfois par dizaines, depuis notre naissance.

Nous sommes d’abord le résultat d’une histoire qui ne nous appartient pas directement, celle de nos parents, de leur rencontre, de leur amour et des générations précédentes qui auront permis leur propre présence. Il est dès lors possible de raconter son histoire de naissance (le contexte dans lequel nous avons été conçus et attendus, le choix de notre prénom, nos conditions de naissance…).

Nous sommes ensuite le résultat d’une histoire d’enfance, dans laquelle plusieurs personnages apparaissent (parents, grands-parents, famille élargie, mais aussi nourrices, instituteurs, amis) et dont le contenu mérite d’être détaillé tant il est un élément structurant de notre identité actuelle.

Nous sommes également le fruit d’une histoire scolaire, qui pour certains, sera associée à une période foisonnante d’apprentissages en tout genre et pour d’autres, à une suite de contraintes ennuyantes.

Nous sommes aussi le fruit de plusieurs histoires de rencontres ! Amis, collègues, connaissances, clients ou conjoints… Des rencontres d’une nuit, de quelques secondes à travers un regard ou un sourire, de plusieurs mois ou de plusieurs années, décousues ou fidèles…

Faire perdurer ou se libérer ?

Parmi toutes ces histoires, certaines nourrissent des souvenirs joyeux que l’on a plaisir à reconvoquer, ou que l’on ne craint pas de voir rejaillir au hasard d’une odeur, d’un lieu ou d’une rencontre.

Mais d’autres peuvent être plus lourdes. Certaines restent volontairement tassées sous un tas de vécu, voire niées pour que l’on en oublie l’existence.

Toutes méritent d’être identifiées et d’exister en tant que telles.

Les premières, pour faire perdurer ces moments que l’on aimerait pouvoir revivre infiniment ou réveiller à la demande, en ouvrant le chapitre des Souvenirs de vacances par exemple. Pour pouvoir partager la réalité insouciante d’une certaine époque, ou partager une légèreté qui nous semble parfois trop lointaine.

Dans ce cas, le chapitre n’est pas clos, l’histoire n’est pas terminée, car elle devient au contraire infiniment ouverte et disponible à tout moment.

Les dernières, pour faire exister ces histoires sombres ailleurs que simplement dans notre esprit. Pour déposer des souvenirs que nous aurions préféré ne jamais avoir en tête. Pour pouvoir justement mettre des barrières, sous forme de point final ou de crochets, à cette Dans ce cas, l’écriture autobiographique mettra bel et bien un point final, ou du moins des crochets, à l’une de nos histoires que nous ne voulons plus voir exister.

Tout le monde à quelque chose à raconter !

En conclusion donc, je vous invite à appréhender la démarche autobiographique comme une façon de parler de vous, de vous révéler ou du moins de révéler une part de vous. Votre vécu est précieux, riche et unique, et il mérite d’être sublimé et conservé, quels que soient votre âge et ce que vous avez à dire !

Et vous, combien d’histoires avez-vous déjà vécues ? Combien en vivez-vous actuellement ? Et combien vous attendent encore ?

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