Pourquoi j’ai écrit mon histoire ?

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Retour d’expérience sur ma propre démarche autobiographique.

Ecrire pour me libérer.

J’ai commencé à écrire mon histoire le 27 avril 2021.

À cette période, mon propre vécu m’étouffe. Je suis envahie de pensées et de colère. Ma parole s’est libérée depuis bientôt quatre ans, et pourtant, je continue de me sentir incomprise. Je pensais, bêtement, qu’il me suffirait de dire pour enfin trouver le soutien que j’attendais tant. Mais non. J’ai l’impression que personne ne prend la mesure de ce que je vis. Mes proches sont à mille lieues de soupçonner ce qui se passe en moi.

La vraie moi a besoin d’exister à part entière, part de victime incluse. Je me suis trop tue, trop cachée, trop oubliée et trop niée. Persuadée que le silence était mon seul outil, ma seule arme pour me protéger, je me suis créé ma propre prison. J’en veux à la terre entière, mais au fond de moi, je sais que la solution est en moi. En ma parole. En mes mots.

S’ils ne peuvent pas comprendre, ou qu’ils ne veulent pas, je vais leur donner les moyens de.

Ce que je ne peux pas dire, je vais l’écrire !

Je m’installe devant ma feuille, et je remonte le fil. Seulement deux heures seront nécessaires à réécrire vingt ans de vie, d’une traite, quasi sans ratures. C’est un premier jet, tout n’est pas détaillé.

J’écris d’abord pour les autres. Pour que tout le monde sache ce que j’ai traversé, comprenne comment je me suis construite, et découvre qui je suis réellement. Une fois le point final apposé, peut-être pourrais-je être un peu moins celle qu’ils veulent voir et un peu plus celle que je suis.

Et au fur et à mesure que mes phrases se construisent, je m’aperçois que j’écris aussi pour moi. Non seulement je prends du plaisir à m’exprimer et à me raconter. Mais je structure aussi ma pensée. Plus je me repasse mon propre film, plus je me sens légitime dans mon vécu. Je conscientise autant que mes lecteurs. Plus j’écris, plus mon histoire m’apparaît sous un nouveau jour. L’écriture est fluide, car le contenu l’est aussi. À chaque étape, chaque décision et chaque action, je réalise que mes réactions ont toujours été justes.

Transformer des années de silence en mots.

Ces mots, je les ai pensés, souvent. Comment dire ce que personne ne veut entendre ? Comment décrire l’indicible ? Comment justifier mon silence ? À l’oral, tout est sorti de façon maladroite et brute, sans être associé à une demande. À l’écrit, j’ai pu sublimer et choisir une formulation plus douce. Tout aussi juste, mais plus audible.

Dans ce texte qui est devenu une lettre, je décris, j’explique et j’interroge. Ma parole, gardée secrète pendant 20 ans, prend vie et se transforme en chapitres. Une chose est sûre : je veux pouvoir tout dire, tout y déposer. Tout ce que je n’ai pas osé dire ou demander.

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