5 raisons de soigner la relation à votre histoire de vie.

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5 nouvelles raisons de prendre soin de votre histoire de vie !

1. Pour épaissir votre paysage identitaire

Pour Jérôme BRUNER, le récit est un moyen de donner du sens aux actions humaines, de les valoriser comme modèles ou contre-modèles.

Dans son ouvrage « Pourquoi nous racontons-nous des histoires ? », il déclare que « le récit, même fictionnel, donne forme à ce qui existe dans le monde réel et qu’il lui confère même une sorte de droit à la réalité. »

Ainsi, nos récits de vie naviguent entre deux paysages : le paysage de l’action (expériences de vie, événements, actes…) et le paysage de l’identité (valeurs, intentions, talents, compétences, espoirs, croyances, convictions…).


Conseil n°6 : Reconnectez-vous à votre paysage identitaire.

Il y a alignement si ce que je suis guide mes actes et si ce que je fais reflète ce que je suis.
Se reconnecter à son propre paysage identitaire, c’est restaurer sa dignité, son estime de soi et sa confiance en soi.

✔ Prenez 5 min pour définir votre paysage identitaire.
✔ Quelles sont vos valeurs, vos intentions, vos compétences, vos croyances, vos convictions ?
✔ Quels sont vos talents ? Vos espoirs ? Vos rêves ? Vos engagements moraux ?
✔ Quelles actions avez-vous menées ou quelles décisions avez-vous prises en étant animé par ces fondations intrinsèques ? Comment avez-vous vécu ces expériences ?

Identité et actions peuvent se refléter l’un dans l’autre à l’infini quand tout va bien !

2. Pour vous soigner vous-mêmes

Michael WHITE décrit la souffrance comme le témoignage rendu à quelque chose qui est précieux pour la personne et qui a été bafoué, quelque chose qui n’est pas explicitement présent, mais que cette douleur fait exister de façon implicite.

Nos problèmes empêchent nos idéaux d’exister.  Dès lors, la colère, la plainte ou la frustration sont le moyen qu’a trouvé la personne pour résister à ce qui lui arrive.

Écouter ce que l’histoire de problème empêche d’exister consiste en réalité à honorer ce qui est précieux pour la personne, mais qui ne peut pas vivre.

Conseil n°7 : Explicitez vos résistances.

Questionner nos émotions, nos résistances, les « trop de » ou les « pas assez » plutôt que de chercher à remplir les creux.
Quand une personne se prononce fortement contre quelque chose, ce n’est pas sa mauvaise volonté qui se manifeste, mais plutôt l’expression d’une frustration ou d’une valeur non respectée.

✔ Prenez 5 min pour rendre explicite l’implicite.
✔ Quand vous dites non à une situation ou à une décision, à quoi dites-vous oui en réalité ?
✔ Quand vous refusez quelque chose, à quoi accordez-vous de l’importance ?

3. Pour préparer vos migrations identitaires

Invariablement, le chemin de la vie nous mène à la transformation.

La réécriture des histoires de nos vies est un long chemin semé de hauts et de bas. Les problèmes, si présents depuis longtemps, ne vont pas tout simplement disparaître. Mais il est possible de rester dans l’action.

Dans n’importe quelle migration, il y a un espace d’entre-deux dans lequel règnent la confusion et la désorientation, où tout semble ingérable.

Il est donc important de visualiser cette expérience comme une transition et non une régression.

Conseil n°8 : Cartographiez votre futur voyage identitaire.

La création d’une carte ou d’un graphique de migration identitaire peut nous aider à être moins vulnérables. Confrontés à la confusion, nous pouvons alors situer ce sentiment sur le chemin d’un processus plus long de migration.


✔ Prenez 5 min pour conscientiser votre migration identitaire.
✔ Essayez-vous d’abandonner certaines habitudes et d’adapter un nouveau mode de vie ?
✔ Si c’est le cas, vous pouvez cartographier ce processus.
Pour l’axe des ordonnées : votre niveau de bien-être
Pour l’axe des abscisses : une mesure temporelle, en semaines ou en mois
Tracez-y les hauts et les bas que vous avez déjà traversés, et dessinez ceux que vous anticipez dans le futur pour pouvoir vous y préparer au mieux.
✔ Revisitez régulièrement votre graphique dans les prochains mois pour apprécier le chemin parcouru !

4. Pour sortir de l’isolement

Il y a maintes façons d’appréhender notre vie et notre identité. L’une d’entre elles est de voir notre vie comme s’il s’agissait d’un club, d’une association ou d’une équipe.

Leurs membres peuvent être en vie ou pas. Il peut s’agir de personnes que nous voyons régulièrement, d’animaux de compagnie, ou bien de personnes qui vivent dans notre mémoire et dans notre esprit.

Barbara MYERHOFF parle de « re-membering » : faire emphase sur le processus de réintégration des membres, des personnes qui font partie de notre histoire de vie.

Conseil n°9 : Constituez votre club de vie.

En situation de difficulté, nous perdons de vue nos compétences. D’où l’importance de se remémorer des personnes qui portent la mémoire de nos compétences, le temps pour nous de retrouver confiance et espoir.
L’idée est d’évoquer des personnes et de les réintégrer dans notre club de vie afin de sortir de l’isolement.

✔ Prenez 5 min pour dresser une liste des personnes que vous voudriez inclure en tant que membres de votre club de vie.
✔ Pour les identifier, pensez à qui vous encourage ? Qui protège vos rêves ? Auprès de qui avez-vous le plus appris ? Qui sont vos supporters ? À qui reconnaissez-vous l’autorité de s’exprimer sur la personne que vous êtes ?
✔ Certains de ces membres méritent-ils une mention spéciale ?
✔ Certains se voient-ils dans l’obligation de renouveler leur adhésion ?
✔ Vous pouvez même dessiner le blason de votre club de vie, choisir son hymne…

5. Pour sauvegarder vos souvenirs

La représentation que l’on a de notre passé dépend étroitement de l’état dans lequel on est lorsque l’on se le représente.

C’est le présent qui donne ses couleurs au passé.

Qui a fait l’expérience du récit de soi à différents moments de sa vie, dans différents contextes et avec différents interlocuteurs sait que l’on ne fait jamais le même récit. Bien sûr, on retrouve les mêmes grandes constantes, mais parce que le temps a passé, que le contexte a changé, comme le regard que l’on porte sur les événements, le récit n’est pas exactement le même.

Conseil n°10 : Consignez vos souvenirs les plus lumineux.

Nos histoires de vie passent par « le filtre de notre mémoire, qui choisit, élimine, recompose » comme le dit Alain Rémond, journaliste et écrivain.

Les raconter, et qui plus est de les écrire, permet de revisiter sa vie, de la regarder sous un nouveau jour, pour apprécier autrement l’importance de certains souvenirs.

✔ Prenez 5 min pour décrire un moment scintillant que vous avez eu l’occasion de vivre et dont vous souhaitez garder une trace.
✔ Documentez-le sous la forme de votre choix : écriture romancée, écriture descriptive, écriture poétique, dessin, journal intime, lettre adressée à vous-même dans quelques années…
✔ Insistez sur ce dont vous souhaitez vous souvenir dans le futur, ce qui était important pour vous au moment des faits, et ce qui l’est désormais.

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