Bienvenue dans le monde des histoires, celui de l’Approche Narrative

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Partons ensemble à la découverte de votre paysage identitaire !

L’Approche Narrative se rattache aux travaux de Michaël WHITE et David EPSTON, deux psychologues australiens. À l’origine, tous deux voulaient développer une approche thérapeutique reconnaissant la vie de chaque personne comme une histoire en progression pouvant être considérée selon diverses perspectives et pouvant avoir une multitude de résultats.

Ils décrivent les objectifs de la thérapie narrative avec les principes suivants :

  • le client décrit le problème (son scénario dominant),
  • le client est encouragé à adopter des perspectives alternatives à travers la déconstruction des récits actuels,
  • le thérapeute aide le client à créer des récits plus utiles et plus satisfaisants.                         

Désormais largement utilisée par un public varié de professionnels de l’accompagnement, le principe de l’approche narrative consiste à découvrir quelles sont les histoires qui nous constituent, afin de dégager celle qui domine et nous retient prisonniers dans un schéma comportemental. 

« Ces histoires, c’est ce que l’on se raconte à soi-même et qui donne du sens à ce que nous vivons. Nous les construisons à partir de nos croyances, qui proviennent de notre famille, de notre culture, de notre éducation, de notre religion, et elles sont déterminantes dans notre comportement face aux difficultés, à la souffrance, aux choix que nous faisons. On peut donc dire que le stock d’histoires que nous possédons constitue notre identité. » 

Pierre BLANC-SAHNOUN

Tout commence par une histoire

Autour de nous, quel que soit le sujet, des histoires nous sont racontées. Enjeux climatiques, journal télévisé, discussions de voisinage, repas entre amis ou en famille… Or, trop souvent, les récits de catastrophes prennent le dessus sur les récits de réussite.

À titre individuel, c’est la même chose ! Nos histoires de problèmes se dotent d’un haut-parleur hyperpuissant, empêchant ainsi nos histoires d’exception ou histoires préférées de se faire une place dans notre paysage identitaire.

Telle est l’ambition des Pratiques Narratives : utiliser les récits de vie comme un levier éthique et puissant du changement.

Tout commence par une histoire. Celle que nous choisissons de raconter, en sélectionnant inévitablement des expériences et en négligeant d’autres, en fonction de ce qui est important pour nous ou de ce qui nous semble important pour l’autre.

« Les gens s’accrochent à leur histoire et ne veulent pas la lâcher. Ils ont peur d’en écrire une autre. »

Partir à l’aventure et explorer sa propre identité

Or une histoire n’est jamais une généralité. Elle est toujours contextualisée et ses détails ont leur importance. Nous sommes tous multihistoires et multifacettes.

Notre identité fonctionne comme un récit : si l’on modifie le récit, on modifie notre identité. Rien n’est figé, tout est à équilibrer.

Une transition identitaire ? Un point de bascule ? Une reconversion ? Une évolution ? Un problème dans lequel l’on se sent enfermé ?

Par sa posture décentrée et influente, le praticien narratif questionne, explore et part à la découverte des éléments identitaires de l’accompagné pour l’aider à recenser ce qui le définit et ainsi lui permettre de se (re) connecter à ses ressources.

Des conversations qui font du bien

Ce qui n’est jamais raconté n’existe pas.

Qu’est-ce qu’une anecdote de vie ou la description d’une situation contextualisée peut nous apprendre de l’autre ?

Beaucoup de choses. L’Approche Narrative, c’est l’art de poser des questions avec délicatesse pour remettre l’accompagné en contact avec lui-même.

Lors de conversations d’exploration, le praticien invite l’accompagné à décrire ce qui fait l’objet de sa visite, en contextualisant et en illustrant au maximum. Une fois le problème identifié et nommé par l’accompagné, l’exploration commence.

« Quelles sont ses ruses ? Comment cohabitez-vous avec lui ? De quoi a-t-il besoin pour exister ? Comment s’y prend-il pour se développer ? … »

Petit à petit, le problème est externalisé, car dans l’Approche Narrative, le problème n’est pas la personne. C’est un élément extérieur et contextuel qui a pour conséquence de nous couper de nos ressources. Les histoires de problème sont souvent pauvres. Elles invitent à une conclusion hâtive, enferment dans une étiquette, ne montre qu’une facette de la personne et entraînent une perte d’alignement.

Une fois les contours de l’histoire dominante de problème dessinés et rendus visibles, la déconstruction peut commencer : place à l’histoire d’exception. En aucun cas nous ne pouvons résumer une personne à une seule de ses histoires et en aucun cas une histoire de problème ne peut être généralisée au point de définir l’identité d’un individu.

« Quand est-ce que ce problème est entré dans votre vie ? Qu’est-ce qui le met en difficulté ? »

Mener un accompagnement narratif, c’est se fasciner pour le monde de l’autre et faire en sorte que chacun se refascine à nouveau pour sa propre vie. Ainsi, les histoires d’exception, soutenues par des témoins et des alliés, peuvent s’épaissir et s’enrichir afin de se transformer en histoires préférées.

Épaissir les récits

Construire un récit c’est faire des choix. À travers les conversations narratives, d’autres représentations apparaissent, d’autres cartes du monde, d’autres histoires…

En s’intéressant à des choses rendues peu visibles jusqu’à présent, non « historisées », l’implicite est mis en histoire de façon explicite. Tout est toujours en construction et en constante évolution. Ainsi, la cartographie identitaire de l’accompagné s’étoffe et s’épaissit de conversation en conversation.

Elle s’enrichit de la sensibilité de l’individu, de ses valeurs, de ses croyances, de ses rêves, de ses alliés, de ce qui est important et permet de construire une nouvelle histoire.

S’intéresser à l’histoire de l’autre lui permet de se reconnecter à lui-même, la connaître permet de lui redonner sa dignité, la partager permet de créer une résonance et de faire du lien entre les individus, et la valoriser lui permet de redevenir auteur de sa vie.

Et vous, quelles histoires avez-vous envie de raconter ? Ou de quelles histoires souhaitez-vous vous détacher ?

Je vous accompagne lors d’un voyage identitaire pour vous permettre de vous (ré) aligner à vos valeurs et à vos ressources afin que vous puissiez vous sentir à votre juste place et plus en phase avec votre sensibilité.

Illustration partielle du processus narratif d’externalisation du problème

« Je suis timide. »

L’accompagnée se sent enfermée dans une histoire de problème liée à la timidité.

« Raconte-moi depuis quand la timidité est présente dans ta vie. »

Le praticien narratif nomme et externalise le problème.

« Raconte-moi quand la timidité est présente et quand elle s’efface »

Le praticien narratif cherche à contextualiser afin de faire émerger des histoires d’exception.

Plus d’illustrations concrètes dans l’ouvrage Grand Manuel d’Approche Narrative – Des récits de soi tissés d’espoir et de dignité, de Catherine MANGELLE et sur le blog Errances Narratives (https://lafabriquenarrative.org/blog)

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